Les pratiques yoguiques de l'Ananda Marga

La philosophie du yoga

   La philosophie du yoga a plusieurs particularités par rapport à la philosophie occidentale.
   La première est son aspect pratique : elle vient en complément d'un culte pratique que sont les techniques transcendantales de méditation (dhárańá, dhyána) et les pratiques posturales destinées à harmoniser le corps et l'esprit (ásana), culte qui fait cruellement défaut à la spiritualité occidentale.
   La deuxième est sa croyance en la réincarnation, propre à la philosophie orientale (bien que la foi en la résurrection puisse, pourquoi pas ? être interprétée en ce sens).

   Les tantra (« textes spirituels ») ont recueilli le fruit des expériences intérieures des ascètes de l'Inde ancienne. Ce furent les premiers à mentionner l'existence des cakra (« tchakra ») (points de contrôle des énergies vitales du corps) et à développer une théorie des « germes phoniques » (ou « racines acoustiques ») (biija-mantra), infrason, ou son, à la source de ce qui est signifié, et qui justifie toute la pratique des mantra. Le tantra, en tant que doctrine pratique (ágama) et questionnement philosophique (nigama) de la spiritualité, est relié au grand Shiva (SadaShiva) qui en est, non le fondateur, mais celui qui – il y a 7 000 ans déjà – en a structuré les pratiques éparses.

   Les techniques transcendantales de méditation (dhárańá, dhyána) utilisent ces connaissances tantriques : les cakra comme points de concentration, les racines acoustiques – le son avec son signifié – comme support verbal et mental, sous la forme des mantra, et diverses visualisations, ainsi que toute la subtile psychologie humaine, pour canaliser, à l'aide aussi d'une posture appropriée à la méditation, toutes les exigences de la sensorialité et du psychisme tout entier vers un seul et même but, spirituel et universel : la Divinité.

   La théorie de la réincarnation affirme qu'un même être, une même conscience (qui au départ n'a pas conscience d'elle-même), parcelle de la Conscience divine qui imprègne et aussi transcende tout cet univers, s'incarne et se réincarne sous des formes peu à peu de plus en plus évoluées, du grain de sable à l'être humain. Et même, une fois la forme d'un être humain acquise, elle doit continuer son évolution jusqu'à atteindre à la perfection de l'être humain qui est en soi divinité. Cependant l'être humain, contrairement aux êtres inanimés, a son libre arbitre qui lui permet d'avancer dans le sens de l'évolution ou de dégénérer. Guidé par la loi universelle de la cause et de l'effet, il peut choisir son destin, corriger ses erreurs passées, en accepter les conséquences et aller de l'avant vers un destin glorieux : devenir un être entièrement conscient et atteindre à la Perfection.

   La psychologie du yoga quant à elle s'appuie sur deux aspects particuliers : le fait que la pensée influence l'être : « l'on devient tel ce à quoi l'on pense » et sur une théorie plutôt élaborée du psychisme et du moi, le psychisme étant conçu comme un ensemble de « couches » ou corps psychiques (kośa) - du plus conscient au plus inconscient - recouvrant le moi lui-même tripartite… plus sur les plans psychiques.

« La vie humaine est courte, il est sage de se procurer toutes les instructions concernant la pratique spirituelle aussi tôt que possible. »  Shrii Shrii Ánandamúrti

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