L'allongement du souffle ou práńáyáma
« Le pránáyáma est un processus de maîtrise de la respiration au cours duquel l’on doit s'efforcer de fixer son attention sur Dieu. Ce procédé contribue grandement à la concentration et à la méditation. (…) Le but du pránáyáma est d’amener l’ensemble des dix énergies vitales (pránendriya) de l’aspirant spirituel à l’immobilité pour permettre le silence des pensées et l’immersion de la psyché individuelle dans l'océan de l’Esprit. »
Aspects avancés de la psychologie du yoga, recueil, Shrii Shrii Ánandamúrti, éditions Ananda Marga, la Voie de la Félicité, France.
Cette technique yoguique ancestrale de maîtrise du souffle vise à calmer l'activité mentale, et de permettre ainsi à l'aspirant spirituel d'atteindre à une plus grande profondeur.
Les techniques avancées commencent par une harmonisation du fonctionnement cérébral droit et gauche, la théorie yoguique du souffle (svara) enseignant que le souffle de la narine droite contrôle l'activité physique et la rationalité, et celui de la narine gauche l'activité plus psychique et l'imagination. Grâce à l'activation simultanée des deux hémisphères, le yogi atteint à une capacité supérieure de conception. Contrôlant par le práńáyáma son énergie vitale, il allonge la durée de pause [du souffle] et optimise ainsi à son maximum sa capacité de concentration et de réceptivité.
La pratique du práńáyáma n'est pas anodine. Mal conduite, elle peut entraîner des troubles physiques et psychiques, et ne doit pas être pratiquée sans une préparation ayant permis d'atteindre à une maîtrise de soi suffisante et bien orientée, ni sans la direction d'un professeur dûment habilité par un maître à la transmettre.
La pratique de la « respiration contrôlée » (práńáyáma) ne se résume pas à un contrôle du souffle (práńáyáma).
« Le contrôle de la respiration (práńáyáma) est, comme vous le savez, un procédé qui gère le mouvement de l'énergie vitale dans le corps. Práńán yamayaty eśa práńáyámah : « Le práńáyáma est ce qui permet à l'aspirant spirituel de gouverner le mouvement de son énergie vitale ». Le contrôle de la respiration (práńáyáma) doit cependant toujours être associé à une contemplation spirituelle focalisée en un point (bindu-dhyána). Sans cela (bindu-dhyána), la respiration contrôlée (práńáyáma) affecte négativement la maîtrise de soi, entraînant une agitation mentale. »
C'est pourquoi l'école Ananda Marga promeut le práńáyáma yudhiśt́hira qui associe et une pensée spirituelle et une concentration en un point au práńáyáma, contrairement à ce qui se pratique dans le hatha yoga.
Shrii Shrii Ánandamúrti, Nectar de l'enseignement spirituel II, éditions Ananda Marga, la Voie de la Félicité, France.
Un extrait de texte sur le prânâyâma dans la philosophie du yoga.